Deux semaines de passées, déjà! Voilà mon séjour à Damongo terminé
Tant de choses à raconter, que j'ai un peu peur de vous fatiguer!
Je suis arrivé à Damongo lundi il y a deux semaines donc. Comme la première fois, je ne suis pas passé par Tamale car je suis parti trop tard de Kumasi (le premier bus était à 10h). Je suis donc descendu au carrefour pour rejoindre Damongo, en espérant pouvoir prendre le bus partant de Tamale un peu plus tôt. Manque de chance, il était déjà passé... après une série d'échecs à demander à différents pick-ups de me prendre avec eux, un bus modèle réduit arrive. A l'intérieur, au moins 50 personnes. J'insiste un peu auprès du chauffeur qui me trouve une place assise finalement! Mais l'espace est vraiment réduit et le voyage avec l'énorme sac sur les genoux loin d'être agréable... d'autant plus que le bus se traîne lamentablement autour des 30 km/h... Mais après 2h30 de trajets (pour 60 km je précise) nous arrivons enfin à Damongo! J'ai pu, au cours du trajet, faire la connaissance d'Abukari, un sympathique musulman qui travaille le métal. Il m'aide à porter mes bagages jusqu'à ma "Guest house" (comprendre "auberge") et m'évite ainsi de me faire arnaquer (ou même voler) par les taxis et autres personnes présentent à la station.
Abukari devant son atelier
Me voici donc à Damongo pour deux semaines intenses !!
Daryl me retrouve le soir au bistrot ("Amada Canteen") où nous prenons nos repas habituellement. Nous discutons donc emploi du temps, car il m'a bien fait comprendre avant que j'arrive qu'il était hyper occupé ces deux semaines et qu'il serait difficile pour lui de m'accompagner dans tous mes déplacements. Bien heureusement, ce n'est pas ce que j'attends de lui
Le mardi, je travaille donc à la pépinière avec Joe et Dramani, les deux fermiers qui travaillent avec nous pour le projet Climate Stewards à Damongo. Malheureusement, une bonne partie des graines n'ont pas germé, car faute d'argent, nous devons utiliser des graines de provenance naturelle et non pas améliorée. Mais les jeunes arbres qui ont poussé sont tous presque près à être plantés! De fait, Daryl a réalisé cette année que l'investissement des fermiers pour cultiver et entretenir les sites de plantation Climate Stewards est quasi nul dans certaines zones (dont Damongo). Il pense donc qu'avant de planter de nouveaux hectares comme il est prévu initialement, il faut mieux se concentrer à pérenniser ces plantations de l'année dernière, et donc nous n'aurons certainement pas besoin de planter tout ce qui était prévu (d'où le peu d'inquiétude face à la non-germination des graines). Tout le monde espère cependant que les finances pour le projet arriveront avant les pluies (qui devraient commencer maintenant) pour pouvoir planter le plus tôt possible.
(
j'espère que c'est à peu près clair...)
Je fais aussi la connaissance de Rino, une volontaire japonaise qui reste 2 ans à Damongo pour travailler avec les communautés. Donc oui, le Japon envoie des volontaires! Ils sont même mieux traités que les peace corps américains. Par contre, leurs organismes de placement ne sont pas toujours bien choisis. Rino par exemple était sensée travailler avec l'assemblée locale, mais ils n'ont aucun travail à lui donner... Alors après 10 mois d'inaction, elle a décidé de prendre les choses en main et cherche à aider les communautés par elle même, en particulier Larabanga (cf mon article il y a un mois), et elle discute avec A Rocha également des moyens de s'investir plus efficacement vu son manque d'expérience.
Rino Mercredi, je passe la journée avec Joe dans la plantation de Damongo pour commencer le principal travail pour lequel je suis à Damongo : évaluer les plantations de l'année dernière.
Nous faisons des ronds de 18m de diamètre et nous comptons les jeunes arbres, nous les mesurons et évaluons leur santé. En gros, plus il y a de mortalité, plus ça va vite!
Mais après 12h, le soleil cogne tellement que ça devient vraiment désagréable.
Je décide donc de finir le travail le jeudi matin.
En pleine action...
Jeudi est aussi le jour d'arrivée de deux charmantes visiteuses : Rachel et Alisson, Américaines, venues pour aider A Rocha quelques jours et découvrir la région. Elles étudient un semestre à Accra, et aident également de façon volontaire le bureau d'A Rocha Accra. Pour les dépayser un peu, on leur a proposé de passer quelques jours parmi les communautés du Gonjaland (dont Damongo est la capitale) afin de recueillir des informations sur leurs problèmes et quelles solutions seraient envisageables. Nous passons une journée de briefing avec le SNV (collaboration néerlandaise) sur le travail avec les communautés.
Vendredi matin, après un tour à la pépinière, elles partent pour deux communautés bien éloignées de Damongo mais en bordure du PN de Mole : Murugu et Yazoré. Elles y resteront 3 jours complets (4 nuits), et diront à leur retour avoir vécu leur meilleure expérience au Ghana !
Murugu et Yazoré sont deux petites communautés (1000 et 300 habitants) sans électricité mais avec accès à l'eau potable, situées en bordure du Parc National. Leur principale activité est l'agriculture de subsistance ainsi que la production artisanale de beurre de karité. A Rocha Ghana a essayé de développer une activité économique de production de miel (par ailleurs excellent :-) ) et de les aider dans la production de beurre et d'huile de karité. Ces projets s'avèrent prometteurs.
Noix de karité en train de bouillir
Pour ma part, pendant ce week-end, j'ai continué mes évaluations avec le lycée professionnel agricole de Damongo qui a une plantation de 5 hectares. J'ai découvert le marché du samedi de Damongo, avec son Pito (une boisson locale qui ressemble un peu au cidre) et ses brochettes (de porc ou de chien... au choix...). J'ai aussi commencé à apprendre à conduire une moto ! Abukari, l'homme du bus à l'allez, a tenu à m'apprendre les rudiments dans un champs, donc sans danger pour personne je vous rassure. Et c'est pas mal du tout une moto finalement! Pas compliqué à conduire, maniable, agréable, peut-être un permis moto en perspective...
Hmm mais qu'est ce que je bois??
LE Pito
Brochettes de... porc biensûr
Après une journée de lundi passée surtout au bureau, j'ai continué mes évaluations avec Larabanga mardi. 10 hectares de plantation qui, contrairement à Damongo ou d'autres sites, sont très bien tenus. Ça rebooste un peu quand même! Dans l'après-midi, après 7h de travail dans les champs, j'ai la chance de rencontrer Edi, un jeune lycéen du village, qui accepte de m'emmener à Mole avec son scooter. J'y retrouve Rachel et Alisson, revenues de leurs communautés, crevées mais enchantées.
Nous avons décidé de passer la nuit à l'hôtel du parc pour se reposer un peu. Nous pouvons profiter d'un vrai bar, d'un restaurant, d'une piscine et d'une chambre de bon standing pour un prix raisonnable! Vu nos petites bourses, nous avons choisis deux safaris à pied. Pour ma part, j'ai pris un guide pour faire de l'ornithologie le mercredi matin. Ah c'est quand même quelque chose! Tous ces oiseaux (plus de 300 espèces) que je ne connais pas... bon ok ok j'arrête
Mais quand même nous avons la "chance" de voir des éléphants venir nous dire bonjour à moins de 10m... on se sent petit d'un seul coup!
BabouinProche, très proche des éléphants !Guêpier à gorge rougePerroquetCorvinelle à bec jaune Alisson et Rachel nous quittent déjà dans l'après midi pour Accra
Jeudi, je me rends à Tamale pour évaluer le site de l'université locale (UDS) de seulement 1 ha. Je dois avouer que là j'ai vraiment pensé avoir dépensé mon argent pour rien : 5 Ghcedis de bus, 6 Ghcedis de taxi, pour un site ou rien n'est fait : pas désherbé, mortalité hyper forte (autour de 100% pour les fromagers), des étudiants qui payent des employés pour s'occuper du site au lieu de le faire eux même... bref pas reluisant.
Je suis de retour dans la journée à Damongo.
Vendredi se passe au bureau, et j'en ai bien besoin vue tous les emails que je dois écrire!
Samedi, Daryl m'emmène à Murugu pour évaluer le dernier site de la région. Grâce à son aide, et à la forte mortalité (...), nous pouvons finir le travail rapidement! J'en profite pour découvrir Murugu et récupérer un peu de leur excellent miel pour Emma et pour moi (quand même!). Mais je reste impressionné par la pauvreté du lieu. Ils vivent vraiment avec les animaux, et comme les pluies sont en retard, le lieu a l'air quasi désertique. Mais ils sont parmi les plus motivés, de toutes les communautés avoisinantes, pour travailler avec A Rocha et bénéficier au mieux de leur aide.
"Oh un obruni!"
De retour à Damongo, je profite une dernière fois du marché et du Pito avec Abukari.
Et dimanche midi, je prends le bus pour Tamale : la fin de deux semaines que je n'aurai pas vu passer!
Au revoir Damongo! J'espère te revoir bientôt!
Coucher de soleil sur Tamale